Les histoires de pirates somaliens font les manchettes de la presse internationale depuis maintenant quelques années. Les bateaux de pêche « étrangers » qui sillonnent le no man's land africain ainsi que les sociétés européennes sans adresses fixes et dénuées de conscience écologique profitent de l’anarchie pour réaliser des pêches illégales, ou déverser sans vergogne des « déchets toxiques » près des côtes somaliennes laissées sans protection[1]. C’est la frustration des pêcheurs somaliens qui les poussa à se métamorphoser en pirates amateurs. Ces flibustiers des temps modernes écument dorénavant le golfe d’Aden à la recherche de proies faciles. Les profits tirés de cette nouvelle catégorie de pêche miraculeuse sont considérables : en 2008, 42 navires furent interceptés, et le total des rançons payées se chiffre à entre 80 et 100 millions de dollars américains ; 50 % des profits revient aux pirates, 30 %, à ceux qui financent les opérations et le dernier 20 % est partagé avec la « communauté »[2].
Il y a non seulement les matelots – trop souvent exploités par les sociétés maritimes battant pavillon de complaisance – qui sont retenus prisonniers par les pirates, mais également la population de Mogadiscio. Depuis le mois de mai 2009, les combats de rue font rage entre les forces du gouvernement fédéral de transition – épaulées dans leurs efforts de guerre par l’Union africaine (amisom) – et les membres du parti Hizbul Islam ainsi que les Chabaab[3], ces miliciens islamistes qui tentent d’imposer une sharia tirée d’un conte coranique des mille et une nuits. À cette bande de rebelles, il ne faut pas oublier d’ajouter les djihadistes étrangers venus prêter main-forte à leurs coreligionnaires extrémistes (ou encore se cacher dans une ville où personne n’osera aller les chercher). Cette force multinationale de kamikazes ceinturés d’explosifs à la mode irakienne se pavane désormais entre les voitures piégées dans la capitale en ruines. Ces fous du lance-roquette et des 4x4 japonais montés de gigantesques mitrailleuses ont d’ailleurs décrété le jihad contre le gouvernement de transition, les forces onusiennes et le gouvernement éthiopien. Il faut dire que l’amisom ne fait pas le poids devant l’ambition démesurée des apôtres de l’extrême violence. L’enjeu des combats est néanmoins considérable : si l’onu perd la joute guerrière, le pays continuera vraisemblablement de sombrer dans l’anarchie et de déstabiliser la Corne de l’Afrique. La capitale somalienne risque fort bien de devenir une terre d’accueil pour les extrémistes en quête de nouveaux paradis djihadistes, loin de l’Irak, de l’Afghanistan ou du Cachemire[4]. Selon certaines rumeurs, il y aurait environ un millier de combattants étrangers à Mogadiscio[5]. Pendant ce temps, à un bon jet de pierre de la Somalie, de l’autre côté du golfe d’Aden, le gouvernement yéménite traque les militants d’Al-Qaïda avec la bénédiction de Washington, pour ne pas dire avec le concours de forces spéciales américaines. Depuis le désastre de l’intervention « Restore Hope » de 1993, les États-Unis se contentent de mettre en joue la Somalie, mais ne peuvent parfois s’empêcher de tirer quelques missiles sophistiqués sur des cibles de choix. Ainsi, les forces spéciales américaines interviennent plus ou moins discrètement sur le sol somalien. Un raid aérien a tué, le 14 septembre 2009, le leader des Chabaab, un « terroriste » lié à Al-Qaïda soupçonné d’avoir participé à plusieurs attentats dans le passé. Il n’est pas inutile de rappeler que deux ans après la débâcle de 1993, l’onu s’était retirée du pays. Un régime islamiste (ou plutôt les milices des tribunaux islamistes) avait toutefois réussi à restaurer la paix en 2006, mais le régime fut renversé par l’intervention militaire éthiopienne. Addis-Abeba était intervenue (toujours avec la bénédiction de Washington) pour chasser les islamistes du pouvoir. Mais pourquoi n’ont-ils pas préféré la stabilité du pays offerte sur un plateau d’argent ? Et pourquoi l’armée éthiopienne est-elle plus ou moins prête à intervenir de nouveau en Somalie ?
L’ÎLE CHRÉTIENNE DANS LA MER ROUGE DE L’ISLAM
Nous sommes loin du royaume mythique du prêtre Jean, loin des splendeurs d’Axoum, encore plus loin du palais de la reine de Saba, de l’église Saint-Georges à la Lalibela, la nouvelle Jérusalem, et des autres merveilles de l’Abyssinie. À son apogée, l’Empire éthiopien couvrait une étendue considérable, incluant son territoire actuel, l’Érythrée, Djibouti, une partie de la Somalie, et quelques morceaux de terres soudanaises, égyptiennes et même yéménites. Le pays est presque complètement encerclé (hormis le corridor kényan) par des pays musulmans. Cet ilot chrétien baigne littéralement dans une mer islamique. Et comme nous le verrons plus loin, le pays compte une proportion importante de musulmans. Il ne faut pas perdre de vue que l’âme éthiopienne est chrétienne depuis des siècles. D’après la tradition, deux commerçants grecs de Tyr (ou deux chrétiens d’origine syrienne) convertirent le roi d’Axoum au IVe siècle[6]. Le christianisme (l’Église éthiopienne orthodoxe) a été la religion d’État jusqu’en 1974 ; la révolution orchestrée par le Derg (la junte militaire socialiste portée au pouvoir en 1974) mit fin à cette longue épopée chrétienne en Éthiopie. Dans la tradition dictatoriale du soi-disant « communisme », l’Église perdit toutes ses terres et ses biens immobiliers au profit du prolétariat[7].
Dans un autre registre, il est aujourd’hui difficile d’imaginer que l’Éthiopie fut jadis un acteur de premier plan du commerce maritime sur la mer Rouge. C’est l’avènement de l’islam qui changea la donne : le golfe d’Aden – jadis un passage névralgique vers l’Inde – passa alors aux mains des divers pouvoirs musulmans. Ce coup du sort, ou plutôt ce revers de fortune, changea la destinée de l’Éthiopie. L’époque où les marins de la flotte éthiopienne montaient à l’abordage de navires étrangers est révolue. De nos jours, ce sont les pirates somaliens qui montent à l’abordage. La guerre avec l’Érythrée et la perte du port d’Assab coupèrent définitivement l’accès à la mer de l’Éthiopie. La dernière page du chapitre de l’histoire maritime éthiopienne fut dès lors tournée. Le port de Djibouti (une république indépendante de la France depuis 1977) comble dorénavant les besoins portuaires du pays enclavé.
Contrairement à la très grande majorité des pays africains, l’Éthiopie n’a pas été écrasée par le rouleau compresseur du colonialisme européen. Il y a eu certes l’aventure de l’Italie fasciste de Mussolini pendant cinq ans, mais les puristes parleront plutôt de « l’occupation » et non de la « colonisation » du pays. On trouve d’ailleurs toujours des traces de spaghetti bolognaise – au propre et au figuré – dans les menus de nombreux restaurants de la capitale. Il n’est pas inutile de rappeler que l’Éthiopie est l’un des pays les plus pauvres du monde. La liste des problèmes qui entravent son développement économique est longue : l’enclavement du pays à la suite de la guerre avec l’Érythrée ; l’illettrisme de près de deux tiers de la population ; la surpopulation (qui s’élève à 85 millions, dont environ 45 % a moins de 14 ans) ; l’érosion des sols (l’agriculture est la principale activité économique) ; la déforestation (le bois est le principal combustible) ; le rétrécissement du cycle des sécheresses[8] ; l’héritage du gouvernement socialiste (1974-1991) ; la corruption (le pays est au 126e rang mondial de Transparency International pour l’année 2008) ; l’exode des cerveaux ; les ravages du sida (l’Éthiopie est le 4e pays au monde en termes de personnes infectées[9]) ; et bien d’autres calamités. À cette longue liste de problèmes, il faut ajouter le spectre de la famine de 1984-1985, qui hante toujours la mémoire collective des Éthiopiens et des organisations humanitaires internationales puisque le pays est couvert de villages fragilisés par les caprices du dieu de la pluie. En outre, un autre spectre menace le pays, un spectre étranger à la culture religieuse éthiopienne, soit la montée de l’intégrisme islamiste et du prosélytisme salafiste qui risquent de déchainer les passions religieuses et de plonger le pays dans le chaos. Avant d’aborder de front cette question, il est nécessaire de dire quelques mots sur l’histoire de l’islam en Éthiopie.
L’ÉCHO DE LA VOIX D’ALLAH SUR LE PARVIS DE L’ÉGLISE ÉTHIOPIENNE
L’Abyssinie accueillit les premiers réfugiés musulmans de l’histoire. Le Prophète avait confié (en 615 a.d.) au roi d’Aksoum des partisans afin de les protéger de la colère des Mecquois, ce qui explique la « grande popularité des Abyssins et de leurs souverains aux premiers siècles de l’Islam[10] ». Nos connaissances de l’histoire de la diffusion de l’islam en Éthiopie entre le début du viiie siècle et le milieu du xiie siècle sont très limitées[11]. L’islamisation du pays progresse toutefois de manière pacifique le long des côtes, les ports de la mer Rouge et du golfe d’Aden en constituant les principaux vecteurs : l’intérieur du pays n’intéressait guère les prêcheurs itinérants (dont plusieurs Arabes et Yéménites)[12]. Les musulmans dominent à cette époque le commerce maritime sur la mer Rouge. Au xiie siècle, ils possèdent des fiefs sur les terres chrétiennes. L’hégémonie de l’Église est dès lors grandement menacée. De nombreux conflits entre les deux communautés religieuses éclatent au cours des siècles suivants. Au xvie siècle, la tentative de conquête du territoire abyssinien par l’Imam Ahmad Gran (Gragne, dit le « gaucher ») constitue un épisode important des guerres « islamo-chrétiennes ». Gran décréta probablement le premier jihad contre le royaume chrétien d’Éthiopie, mais une intervention portugaise, quasi divine, sauva l’Abyssinie de la défaite, et le conquérant se replia à Harar, sa capitale.
Cette ville mythique fut non seulement un centre important de culture islamique, mais aussi une ville sainte de l’islam, la quatrième selon les musulmans les plus pieux. Malheureusement, il ne reste que les ombres des échoppes de commerçants indiens, arabes, africains, ceux qui sillonnaient naguère la mer Rouge et les routes caravanières. Le célèbre explorateur Richard Burton consacra deux volumes au sultanat de Harar, cette ville de « sainteté, d’érudition et de fanatisme », qui renfermait aussi l’un des plus importants marchés d’esclaves de la Corne de l’Afrique[13]. Rimbaud y avait d’ailleurs longuement séjourné (le musée dédié au poète est probablement l’un des bâtiments les mieux conservés de la vieille ville), non pas pour y vendre des recueils de poèmes, mais pour y vendre des armes. Aujourd’hui, les échoppes des commerçants indiens et arabes sont remplacées par celles des paysans locaux. Ces derniers y vendent leurs maigres récoltes tandis que les petits négociants bradent des produits made in China (ce qui se rapproche le plus d’un soi-disant commerce international) acheté au smuggler’s market situé à quelques centaines de mètres de la ville qui fait dorénavant partie du patrimoine mondial de l’unesco. En attendant des jours meilleurs, les Harari « broutent », selon les mauvaises langues, les feuilles de qat (une drogue légale consommée de manière épidémique). L’arbuste fraîchement cueilli (il est cultivé à grande échelle dans la campagne avoisinante) est aussi exporté (au deuxième rang après le café, selon certaines estimations non officielles) en Somalie[14] et dans les autres pays de la Corne de l’Afrique.
LES PRÊCHEURS ISLAMISTES DU MALHEUR À VENIR
Nous entendons rarement parler de la communauté musulmane éthiopienne. Pourtant, cette communauté est la deuxième minorité musulmane en importance selon le classement mondial (la plus grande se trouvant en Inde). Il y aurait, selon des chiffres récents, 28 063 000 musulmans en Éthiopie[15]. Cette communauté représente 34 % de la population totale, et 40 % de celle-ci appartient à l’ethnie Oromo, la plus importante ethnie du pays. Il a trois principaux mouvements islamistes à l’intérieur de cette communauté : le mouvement salafi, celui de la Tabligh et ce que Østobø nomme l’« Intellectualist revitalist movement[16] ». Nous concentrerons ici notre attention sur le premier mouvement, les militants salafistes étant les messagers des malheurs à venir. Le mouvement salafiste a été introduit à Harar puis dans le reste du pays par le Sheikh Yusuf Abd al-Rahman dans les années 1940. Au fil des décennies, l’influence saoudienne fut significative, jusqu’au fatidique 11 septembre 2001, date à laquelle le gouvernement d’Addis-Abeba aligna sa politique sur celle de Washington. Les intégristes aimeraient bien, dans le secret d’Allah et dans l’ombre des mihrabs des diverses mosquées conservatrices du pays, promouvoir leurs idées au plan politique. Dans ce contexte, quel est l’avenir des relations entre chrétiens et musulmans? Même s’il n’y a présentement pas de conflits violents entre les deux communautés, les relations futures risquent de se transformer si les Salafistes continuent de propager l’intolérance dans la communauté musulmane.
À cet effet, a-t-on déjà vu des militants salafistes avoir de bonnes relations avec des membres d'autres religions, peu importe lesquelles ? Les Salafistes méprisent souvent leurs propres coreligionnaires (ils stigmatisent entre autres les soufis et les chiites) ; au mieux les traitent-ils avec indifférence. Imaginons un instant les Salafistes éthiopiens passer à la vitesse supérieure en matière d’actions politiques . Est-ce que cette infime minorité pourrait transformer les relations interreligieuses et faire basculer le pays dans l’anarchie ? Les exemples pullulent dans le monde islamique. On a qu’à penser à la situation au Pakistan : les intégristes y terrorisent la population depuis maintenant plusieurs années et empêchent la bonne gouvernance du pays. Dans le contexte éthiopien, il n’y a évidemment rien de comparable, mais soulignons brièvement quelques échauffourées entre les forces de l’ordre et les islamistes. En 1994, des militants exigent que la shariah soit l’une des bases constitutionnelles du pays. L’année suivante, une émeute éclate à la mosquée al-Anwar d’Addis-Abeba et neuf personnes y sont tuées, sans compter la centaine de blessées. En 2006, les Salafistes sont responsables d’une flambée de violence à Jimma et Begi, dans la région de l’Oromia[17]. Enfin, un prêtre chrétien de Harar m’a exprimé, durant l’été 2009, ses craintes quant à l’avenir des relations islamo-chrétiennes. Selon lui, la tension monte entre les deux communautés, au point d’invoquer Dieu pour prévenir les violences. Le percolateur à café éthiopien, en l’occurrence le gouvernement, réussira-t-il à retenir la pression de vapeur salafiste ?
ÉCONDUIRE LES SALAFISTES OU SABORDER SON NAVIRE
Les histoires de pirates se terminent toujours mal. Les histoires de Salafistes finissent de la même façon, au fond de l’océan des idées extrêmes. A-t-on déjà vu de bonnes choses émerger du prosélytisme wahhabite ? N’est-ce pas dans la nature des raz-de-marée de causer des dégâts partout où ils passent ? Pourquoi l’Éthiopie ferait-elle exception à la règle ? La tolérance légendaire des Éthiopiens joue présentement en faveur du statu quo, mais que faut-il penser de l’intolérance tout aussi légendaire des Salafistes ? Est-ce que les modérés auront la sagesse de préserver la pax religiosus ? Le 11 septembre 2001 a certes ralenti les ardeurs des prêcheurs et des occultes financiers internationaux de l’intégrisme. Mais s’agit-il d’une situation permanente ou seulement de soubresauts causés par les hauts et les bas du marché de l’intégrisme international ?
La Somalie est le talon d’Achille de la Corne de l’Afrique, rongée lentement par la gangrène djihadiste. Dans la perspective de Washington, la Corne de l’Afrique est une zone stratégique dans « la guerre contre le terrorisme ». De plus, vu l’importance du trafic maritime dans le golfe d’Aden, cette baie peut-être considérée comme l’un des goulots d’étranglement de l’économie occidentale. Cette zone est donc doublement stratégique. L’avenir de la région doit nécessairement passer par la résolution du conflit somalien. Une éventuelle résolution du conflit aura comme conséquence de catapulter hors de la Corne de l’Afrique les djihadistes étrangers, qui devront alors se trouver une nouvelle terre d’asile pour continuer leur croisade contre l’Occident judéo-chrétien-croisé-sioniste-et al.
L’Éthiopie est malheureusement entraînée dans la tourmente. Addis-Abeba doit garder le vent en poupe, car elle n’a pas le choix de s’immiscer dans les affaires somaliennes. Elle ne peut tolérer la présence des milices des tribunaux islamistes jadis au pouvoir à Mogadiscio – un gouvernement fantoche instrumentalisé par l’insondable nébuleuse d’Al-Qaïda. C’est la raison pour laquelle l’Éthiopie a préféré intervenir au lieu d’accepter la soi-disant stabilité du gouvernement somalien offerte sur un plateau d’argent. L’armée éthiopienne semble de nouveau plus ou moins prête à intervenir en Somalie. Mais Addis-Abeba n’interviendra pas sans « une décision de la communauté internationale[18] » ; en clair, sans la bénédiction de Washington. Le gouvernement éthiopien doit cependant être proactif s’il veut empêcher le venin de l’intolérance de se répandre dans la communauté musulmane éthiopienne ; il doit empêcher les Salafistes de susurrer à l’oreille des âmes chancelantes la fabuleuse description des délices à venir dans un paradis terrestre édifié grâce aux vertus de la sharia. Le gouvernement doit absolument réfréner les ardeurs des éléments extrémistes sur son propre sol pendant qu’il en est encore temps, car l’intolérance risque de mettre le feu aux poudres. Est-il nécessaire de rappeler l’importance de la communauté musulmane en Éthiopie ? Les incartades d’une infime minorité de musulmans suffisent à allumer la mèche. L’enjeu est de taille pour l’avenir des deux principales communautés religieuses d’Éthiopie. Car nous pourrions aisément imaginer, dans une vision cauchemardesque, les imams des mosquées contrôlées par les Salafistes appeler les fidèles au jihad contre tous les « infidèles » d’Abyssinie. Les Éthiopiens risqueraient de voir aussitôt apparaître dans les rues d’Addis-Abeba la mode des ceintures bardées d’explosifs et des véhicules piégés. Les djihadistes étrangers errant dans les ruines de Mogadiscio se feraient un plaisir de prêter main-forte à leurs coreligionnaires extrémistes dans l’espoir d’enlacer, coûte que coûte, une Houri aux yeux noirs (Coran 52 : 20) dans le paradis promis au guerrier de l’Islam.
Michel Gardaz*
NOTES
* L’auteur est professeur d’histoire des religions au département d’études anciennes et de sciences des religions à l’Université d’Ottawa.
[1] N. Hénin et M. Ibrahim, « Au cœur du chaos somalien », Le Point, 2 juillet 2009, p. 54-57.
[2] Le nombre d’actes de piratage a doublé en comparaison aux années précédentes, voir S. Ross et J. Ben-David, « Somali Piracy: An Escalating Security Dilemma », Harvard Africa Policy Journal, vol. 5, 2008-2009, p. 55. Nous renvoyons les lecteurs aux nombreuses vidéos réalisées par diverses équipes d’Al-Jazeera (<http://english.aljazeera.netera.net>) sur la piraterie et le conflit entre les forces gouvernementales somaliennes et les islamistes durant les mois de juin et de juillet 2009.
[3] Il y a de nombreux vidéos relatant leurs faits d’armes sur YouTube, voir en particulier sous le sujet Shabab somalia.
[4] Un combattant afghan a été (10 juillet 2009) tué dans des combats de rue.
[5] J. Gettleman, « The Most Dangerous Place in the World », Foreign Policy, mars-avril 2009, <http://www.foreignpolicy.com/story/cms.php?story_id=4682>.
[6] B. Abebe, Histoire de l'Éthiopie, d'Axoum à la révolution ,Centre Français des Études Éthiopiennes, Paris, Maisonneuve et Larose, 1998, p. 29.
[7] J. Abbink, « An Historical-Anthropological Approach to Islam in Ethiopia: Issues of Identity and Politics », Journal of African Cultural Studies, vol. 11, 2, 1998, p. 112.
[8] « A Catastrophe is Looming », The Economist, 26 septembre-2 octobre 2009, p. 59-60.
[9] D. Shinn, « Ethiopia: Governance and Terrorism », dans R. Rotberg, Battling Terrorism in the Horn of Africa, World Peace Foundation, 2005, p. 95.
[10] J. Cuoq, L’Islam an Éthiopie, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1981, p. 34.
[11] Ibid., p. 39. À cet effet, voir J.S. Trimingham, Islam and Ethiopia, London, Frank Cass, 1952; L. Kapteijns, « Ethiopia and the Horn of Africa», dans N. Levtzion & R. Pouwels (dirs.), The History of Islam in Africa, Athens, Ohio Press, 2000, p. 227-250.
[12] J. Abbink, « An Historical-Anthropological Approach to Islam in Ethiopia : Issues of Identity and Politics », Journal of African Cultural Studies, vol. 11, 2, 1998, p. 112.
[13] R. Burton, First Footsteps in East Africa: An Exploration of Harar, 2 vols., London, Tylson and Edwards, 1894; F. Brodie, Un diable d’homme : Sir Richard Burton ou le démon de l’aventure. Préface de M. Le Bris, Paris, Phébus, 1992, p. 200-201.
[14] Harar se trouve à seulement 165 km de la frontière somalienne et non loin du port de Djibouti.
[15] Voir le rapport Mapping the Global Muslim Population du Pew Research Center’s Forum on Religion & Public Life, octobre 2009, p. 7. <http://pewforum.org/newassets/images/reports/Muslimpopulation/Muslimpopulation.pdf>
[16] T. Østobø, « The Question of Becoming : Islamic Reform Movements in Contemporary Ethiopia », Journal of Religion in Africa, 38, 2008, p. 417.
[17] Ibid., p. 433.
[18] Maha Salem, « Appel à l’aide », Hebdo Al-Ahram, Le Caire, 24-30 juin 2009.