Lorsque vient le temps de juger d'une œuvre, certains critiques ont la curieuse habitude de trancher tout de travers, jusqu'à pouvoir écrire sur des sujets quelconques n'importe quoi et aussi facilement le contraire : ce que l'un dit blanc, l'autre le dit noir, pour des raisons qui se tiennent et sinon se valent. Pour peu qu'il veuille bien revenir sur ce qu'on a pris plaisir à appeler le siècle de la critique, le lecteur patient sera confondu de voir comment le XIXe siècle a constamment élu une appréciation pour lui substituer plus tard une appréciation inverse, lorsqu'il ne les soutenait pas toutes deux de front. Jean Paulhan a écrit sur ce sujet un livre très instructif où l'humour ne le cède qu'au réquisitoire le plus accablant On y voit pendant plus de vingt-cinq pages s'enfiler à la queue-leu-leu les citations les plus opposées sur de mêmes œuvres, au grand étonnement du lecteur qui aurait spontanément cru, de la part de critiques généralement connus et respectés, à plus de constance, voire de consensus dans les jugements. [1] Sur le seul Songe de l'écrivain Henry de Montherlant, par exemple, les contradictions s'accumulent si nombreuses qu'on se sent pris à la fin, disons-le, d'une sorte de vertige. Si Paul Souday a le malheur d'écrire : "Insupportable détraqué, espèce de monstre à peu près odieux... le héros n'est pas humain", André Maurois rajoute: "Le héros est sans déformation et, à cause de cela, parfaitement humain..." Jean de Pierrefeu n'avance : "Ce n'est pas un roman au sens balzacien du mot" que pour être aussitôt contredit par Albert Guittard : "C'est une œuvre balzacienne". Henneze, écrivant: "L'action traîne inlassablement", est repris sur-le-champ par Albert Guittard: "L'action est fort rapide". Gaston Rageot affirme: "Plein d'idées" et Marcel Arland: "Aucune idée". "Il est trop clair que le mot catholique ne s'applique pas à Alban" écrit Henri Rambaud, en même temps que Pierre Dominique précise: "Voici, dressé pour la première fois peut-être, le héros catholique" Et, en finissant, si Gaston Rageot peut juger sévèrement le livre pour y trouver trop de style, Dominique Braga le pourra... pour n'en pas trouver assez!
Je pourrais continuer longtemps à recopier la liste dressée par Paulhan, n'eut été la possibilité de fatiguer outre mesure le lecteur, qui en est assez rapidement venu à la conclusion d'une hétérogénéité des points de vue lorsque vient le temps d'évaluer la valeur d'une œuvre littéraire : et non seulement sa valeur, mais jusqu'aux situations concrètes que le roman met en scène. Or ce qui est vrai de la littérature, pour peu que l'on y prenne garde, l'est également d'une large portion des sciences de l'homme tournée vers la compréhension des phénomènes sociaux. Là non plus ne se dégage pas d'unanimité de la critique, même superficielle et factice. C'est qu'il n'existe pas de méthode objective ni scientifique pour juger d'une œuvre qui entend interpréter un fait. "J'ai leu en Tite-Live, s'exclamait Montaigne, cent choses que tel n'y a pas leu. Plutarque en y a leu cent, outre ce que j'y ay sceu lire, et, à l'aventure, outre ce que l'autheur y avoit mis." Le texte lu par la critique se laisse investir de mille et une manières. Par exemple, si j'en viens à mon petit livre sur l'œuvre de jeunesse de Fernand Dumont, je ne constate pas moins de contradictions ou de désaccords que pour le Songe de Montherlant.
Louis Cornelier affirme :
"Fernand Dumont, écrit Jean-Philippe Warren, ne fut pas un mystique, mais un prophète. Jamais, à mes yeux, cela n'est apparu de façon aussi éclatante qu'à la lecture de ce Supplément d'âme."
Et Danièle Letocha :
"En fin de compte, il faudrait aussi comprendre Dumont comme un prophète. Conclusion superficielle et naïve en plus d'être fausse."
Nicole Gagnon écrit :
"Warren présente sa méthode comme une herméneutique. Je ne le chicanerai pas sur le mot, accueillant bien des délires d'interprétation - à l'instar de la célèbre "grounded theory" de Glazer et Strauss, vite invoquée comme alibi par les sociologues qui ne savent pas ce qu'ils cherchent."
Et Simon Langlois :
"Cet ouvrage (est) remarquable de précision et de clarté... A ceux et celles qui éprouveraient de la difficulté à lire Dumont, je n'aurai qu'un conseil à donner: lisez l'ouvrage Un supplément d'âme..., car nous voici devant une très belle analyse herméneutique d'une vie intellectuelle et d'une pensée difficile et complexe."
Les trois évaluateurs de mon manuscrit ont écrit :
"Je ne crois pas que le manuscrit soit publiable..."
"Je souhaite vivement que ce manuscrit soit publié après quelques révisions qui me semblent essentielles."
"Je considère que ce manuscrit... mérite d'être publié tel quel."
... ce qui a fait une belle jambe à mon éditeur, avouons-le.
En voulez-vous davantage?
"... un beau livre, dont peut s'enorgueillir la sociologie
québécoise."
écrit Serge Cantin; mais Danièle Letocha:
"Si l'on reconnaît en Fernand Dumont l'un des intellectuels les plus lucides et féconds de l'après-guerre, alors ce livre paraît inutile et dangereux."
Danièle Letocha encore :
"Il me paraît que le livre de M. Warren, rédigé à l'origine comme mémoire de maîtrise en sociologie à l'Université Laval, laisse voir dès le premier chapitre que l'auteur n'a pas (encore) les moyens de son ambition herméneutique."
Et enfin Louis Cornelier :
"D'abord présenté comme thèse de maîtrise en sociologie à
l'université Laval, ce travail de réflexion, revu et corrigé par l'auteur afin de le transformer en cet admirable essai, distille une puissance émotive et philosophique renversante."
Ici comme ailleurs les critiques tombent dans une controverse abasourdissante. Une personne n'avait-elle pas eu l'audace, lors de ma soutenance, de signer cette phrase qui résume à elle seule, comme si ce fut exprès, toutes les contradictions auxquelles peut souscrire une critique insouciante : "L'auteur massacre la langue mais relativement peu"? Et ici, n'y a-t-il pas un Serge Cantin pour juger mon livre en large partie inutile, puisqu'il ne ferait que répéter Récit d'une émigration, quand Letocha affirme que ces mémoires viennent démontrer magistralement qu'Un supplément d'âme contredit la pensée intime du professeur de Laval? J'aurais aimé que mes critiques s'entendent sur des choses aussi incontournables, par ailleurs, que le personnalisme de Dumont, Gagnon refusant avec la dernière détermination une telle filiation, Cantin la trouvant par trop banale, ce qui ne laisse pas d'être comique, puisque, peu importe les raisons, je me retrouve comme par coïncidence chaque fois du mauvais côté de la barricade. Il faut savoir prendre au sérieux la belle discussion amorcée par Cantin sur une possible "rupture" historique et/ou épistémologique dans l'œuvre dumontienne, de même que ses justes réserves sur la capacité d'interprétation d'une herméneutique inspirée lâchement de l'Ecole de Genève, en particulier des travaux de Jean Starobinski. De l'autre côté, il faut aussi savoir rire de ces gens (la politesse m'oblige à parler au pluriel) qui se sont faits les vestales du cadavre encore chaud de Dumont afin de l'emprisonner dans une vulgate qui est le justaucorps de leur étroitesse d'esprit. Mais il faut savoir en rire en sachant à quel point cela ne rend guère justice à Dumont, lequel fut jusqu'à la fin de sa vie un homme du dialogue, c'est-à-dire un homme dont l'œuvre multiple, dans le foisonnement des interprétations qu'elle suscite de la part d'un nombre impressionnant de penseurs aux allégeances parfois opposées, conserve sa pertinence, révélant par cela sa richesse, son étendue et sa continuelle nouveauté. Serge Cantin l'a compris, lui dont la critique cherche moins, si je le suis bien, à condamner ma démarche, qu'à circonscrire les lieux qu'elle laisse inexplorés et que les interprètes à venir auront pour tâche de visiter. Cela viendra à son heure. Pourtant je suis certain d'avance, pour avoir lu Ce pays comme un enfant, que l'ouvrage qu'il prépare depuis déjà quelques années, original comme ses réflexions le sont toujours, aussi assurément brillant et inspiré, en cherchant moins à refléter la pensée de Dumont qu'en se voulant l'éclairage incertain qui puisse la mettre en lumière, permettra, à partir d'un foyer différent, de continuer la reconnaissance de son œuvre, comme on le dit d'un lieu d'abord mystérieux, étranger. A l'évidence, les intentions primordiales de Dumont devaient être dégagées; cela importait; cela était nécessaire. Maintenant il reste à attendre les beaux travaux des interprètes des livres majeurs pour reconnaître les correspondances avec les intellectuels marquants de ce siècle, les pistes de pensée prometteuses sur l'histoire québécoise, la portée des débats théoriques, les inflexions épistémologiques, en ayant soin de ne pas confondre cette fois un vers de poésie, ni la boutade d'un essai, avec une citation scientifique.
Il m'apparaît évident que, de façon curieuse et pour le moins troublante, sous le prétexte supposé d'être fidèle à la pensée de Fernand Dumont, certains exégètes de son œuvre, pourtant bien intentionnés, adultèrent ses paroles les plus explicites et dénaturent visiblement ses intentions. Cependant je ne me risquerais pas à essayer de convaincre personne de ce que j'avance en à peine dix pages lorsque tout un livre bourré de citations n'y a pas suffi. En fait, de prime abord, je crois pouvoir trouver la cause d'un si grand écart des jugements en ce qui concerne mon petit ouvrage, dans cette raison qu'il y en a qui ont lu le livre en s'offusquant de n'y pas trouver celui qu'ils auraient aimé eux-mêmes écrire, et il y en a qui l'ont lu comme il est. Nicole Gagnon a cru que je faisais un procès de l'œuvre de Fernand Dumont sous le couvert d'en faire l'éloge. Outre que cela est une façon assez inefficace de procéder, je tiens fort à la rassurer : Fernand Dumont n'est pas pour moi l'un des plus grands intellectuels québécois du XXe siècle, il est à mon humble avis le plus grand, plus grand que Groulx qui est mort, et plus grand que Taylor qui est vivant. Ceci dit je comprends la position de Gagnon, plus encore je la respecte comme celle d'une intellectuelle de valeur, et je la suivrais sans doute dans ses retranchements si nous étions de la même génération, recherchant les mêmes engagements à l'aune des mêmes vérités reçues. [2] Quant à elle, Danièle Letocha s'est imaginé que je refaisais l'épistémologie dumontienne (ce qui semble être sa chasse-gardée) quand je me contentais de retrouver quelques intentions primordiales de l'œuvre. Aussi aurais-je été parfaitement d'accord avec ses critiques, n'eut été que je n'ai pas le talent étonnant qu'elle affiche pour lire les livres à l'envers; et certainement pas l'aveuglement dont elle fait montre lorsque vient le temps de se lancer dans les vues les plus péremptoires. Qu'on en juge par ce qu'elle écrit :
"Il faut donc croire que la vérité de la théorie se trouve dans son intention...: "L'authentique réflexion philosophique procède pour Dumont de l'imagination (...). La découverte ne se déduit pas abstraitement, elle attend pour preuve l'impression d'un je-ne-sais-quoi qui se trouve dans l'introspection d'une imagination singulière" (Warren)." Dumont n'a jamais souscrit à une pareille vue." (Je souligne)
Alors qu'il est possible de lui opposer partout dans l'œuvre dumontienne des citations du genre :
"Dumont - On ne démontre jamais que ce qu'on a d'abord découvert.. Cependant, on ne découvrira rien avec les bonnes méthodes; les méthodes ne servent qu'à vérifier ce qu'on a aperçu. Autrement dit, le désir vient avant l'intelligence...
Lemoyne - Croyez-vous que c'est ce qu'Einstein voulait dire lorsqu'il a déclaré qu'à l'origine des plus grandes découvertes scientifiques, il y avait une intuition .... que... l'intuition - une espèce de révélation, d'imagination - est souvent à la base de tout?
Dumont - D'imagination, oui, et c'est là que la science, dans sa dynamique profonde, rejoint la poésie."[3]
Letocha peut aller refaire ses classes sur ce point, et puisse-t-elle en profiter pour aller refaire ses classes sur beaucoup, et d'abord sur l'humilité et la vertu de dialogue. Cela lui éviterait à l'avenir d'utiliser la vieille méthode, efficace et totalitaire, qui consiste à prendre pour argument les flammes de l'autodafé; cela lui éviterait par l'occasion d'oublier que les interprétations, lorsqu'elles sont appuyées, soignées et documentées, s'enrichissent mutuellement plutôt qu'elles ne s'excluent. Heinz Wisman, de qui j'ai suivi les cours sur l'herméneutique allemande, me confiait que Ricoeur lui avait déclaré un jour qu'expliquer plus, c'est comprendre mieux. Aussi il faut savoir, comme le soutenait si bellement Pascal, tenir les deux bouts de la vérité et tout l'entre-deux, au risque de faire pire que de ne pas lire les textes de Fernand Dumont, et qui est de les lire mal. Comment, à part si l'on suppose que Letocha n'a pas (encore) acquis les qualités d'un véritable professeur, écrire une phrase comme celle-ci : "Ce faux continuisme entre le moi existentiel et le moi épistémique, le second réglant subrepticement le contentieux du premier sous couvert d'universel, est véritablement étranger à la pensée de Dumont", quand on sait très bien que le sociologue de Laval n'a eu de cesse de répéter : "Il arrive qu'une sorte de traumatisme de l'enfance se trouve porté plus loin dans la vie comme le problème autour duquel tournera sans fin la recherche intellectuelle... A ceux et celles qu'ont agacés mes rappels épisodiques de Montmorency, je dois avouer une faute plus grave encore: même mes livres théoriques ne parlent pas d'autre chose. Les questions qui m'ont occupé, de l'épistémologie à la sociologie de la connaissance et de la culture, n'ont pas d'autre foyer." Comment oser, par ailleurs, faire la chasse aux sorcières d'une interprétation soulignant une correspondance, dans l'intention primordiale de l'œuvre, entre la pratique sociologique et la pensée religieuse, comment marteler ex cathedra, comme le fait Letocha (sans s'appuyer, faut-il le souligner, sur aucune citation, ni sur aucun fait de tout son article, ce qui est un exploit en soi, pour lequel je la félicite) que "les livres de Dumont... montrent une entreprise théorique engagée dans une enquête dialectique, à plusieurs volets profanes qui se soutiennent entièrement sans référence à la foi religieuse", lorsqu'un auteur aussi avisé que Pierre Lucier a déjà écrit, afin de nous inviter à plus de nuances :
"Dans ses dimensions sociales et politiques aussi bien que personnelles, ... sa démarche d'intellectuel et de croyant est, au sens strict, un itinéraire, une quête de sens et de salut, une montée. Une démarche de croyant, ai-je souligné. Oui, il faut le dire sans circonvolution, la transcendance dont la poursuite inspire toute l'œuvre de Fernand Dumont, elle a ultimement une figure et un nom: c'est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de Jésus-Christ, le Dieu de l'Eglise apostolique et de la communauté chrétienne. Même son épistémologie s'appuie ultimement sur une anthropologie à forte teneur religiosique..." [4]
Qu'on me comprenne bien, il ne s'agit pas pour moi de trancher entre un Dumont viscéralement catholique et un Dumont farouchement rationnel, pas plus qu'entre un Dumont tout entier subjugué par sa culture première et un Dumont froidement désincarné - mais bien davantage de saisir, pour ainsi dire de l'intérieur, la dynamique foncière qui les unit dans une même intention sans jamais les confondre : de voir comment Dumont est à la fois un homme des théories abstraites et un homme sans cesse appelé par l'événement et l'engagement; de comprendre comment il articule l'arrachement vers l'universel à la nécessité de l'enracinement; de révéler en quoi une démarche profondément religieuse ne contredit pas chez lui la recherche scientifique. En ce qui concerne ses intentions primordiales, il n'y a point un Dumont poète dans un coin, dans un autre un Dumont théologien, dans un autre coin encore un Dumont économiste, sociologue ou historien. Son cerveau n'est pas saucissonné en petits compartiments si étanches, si naturellement imperméables, que sa pensée profonde serait constamment étrangère à elle-même (à moins de croire, de façon un peu abstraite, avec Cantin, qu'il existe deux Dumont qui "n'en font qu'un seul" ou un seul Dumont, "mais double" (!); et comme il est des passages, beaucoup plus nombreux, où le professeur de Laval avoue vivre sur trois étages, on pourrait s'amuser longuement à gloser sur ces trois Dumont qui en font deux, quoique unique, ou sur un seul Dumont, trinitaire, mais double!). De son propre aveu, ses livres tournent autour "d'intentions tellement personnelles que dites en une phrase elles auraient l'air ridicules et simplistes". Si vous ne le croyez pas, alors traitez Dumont de fieffé menteur, puisque nous en sommes là, et ayez raison de Dumont pour le plaisir d'avoir raison contre moi, ce qui est la pire façon d'avoir tort.
L'ambition de mon livre était simplement de dégager la légende d'une œuvre aux concepts souvent ambigus et flous (horizon, milieu, ombre, abîme, transcendance) en la situant dans le contexte d'une époque et le complexe d'une philosophie. Ni l'histoire, ni les influences livresques, ni l'itinéraire biographique d'un auteur ne sauraient cependant épuiser une pensée dont la puissance, la profondeur et la richesse n'ont plus à être démontrées. J'aurai réussi au-delà de toute espérance dans la mesure où, en revenant sur la dramatique sous-jacente à la réflexion du professeur de Laval, j'aurai donné le goût de lire - ou de relire - une œuvre qui, par un mouvement parallèle à celui de la poésie, n'offre de réponse aux drames de la société actuelle qu'une interrogation toujours plus profonde et universelle sur le sort de l'homme.
Il n'est pas simple de faire accepter une herméneutique sur un penseur ayant marqué aussi profondément la vie intellectuelle québécoise. Un de mes détracteurs aurait voulu que je chausse "les bottes de Fernand Dumont": je lui laisse généreusement les bottes, le chapeau, la cravate, la voiture qu'il n'avait pas et une bonne demi-douzaine de ratons laveurs. C'est qu'il ne me chaut pas de me perdre en polémiques stériles. Et pourtant je sais que le jour où Dumont n'aura plus que des épigones et que l'on servira sa pensée dans ces manuels apologétiques dont il se gaussait tant, il deviendra pour la jeune génération aussi intéressant que Groulx et aussi mort que lui.
Jean-Philippe Warren
NOTES
[1] J. Paulhan, Les fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les lettres, Paris, Gallimard, 1990, pp. 171-199.
[2] Je lui suggérerais tout de même, pour le bien de ses démonstrations, d'arrêter de tronquer les citations pour qu'elles épousent plus facilement son propos. " Parler est un métier de roi ", cite Nicole Gagnon, mais le poème continue : " Parler est un métier de roi / Mais je rêve des forges / Où rien n'est dit ". Et encore : " Je fais résolument métier d'abstractions. (…) Je garde le territoire de la parole. ", cite Gagnon, alors que la citation complète va comme suit : " La parenté ne me pardonnerait pas d'ignorer les mots compliqués. Je ne veux pas tromper cette attente. Je fais résolument métier d'abstractions. (…) Je garde le territoire de la parole. Comment le garder pour eux, plutôt que pour les propagandes de gauche et de droite? Comment leur rendre à la fin ce patrimoine?"
[3] F. Dumont, " À l'écoute de F. Dumont ", entrevue avec W. Lemoyne, Radio Canada FM, 8 janvier 1989.
[4] P. Lucier, La foi comme héritage et projet dans l'œuvre de Fernand Dumont, Qc, IQRC, 199, p. 18.