Depuis quelque temps on s’alarme à gauche, surtout au sein de la gauche « culturelle » – d’autres diront « libérale » ou « pluraliste » –, de la montée en puissance d’un nouveau danger, d’une nouvelle menace sur la scène politique québécoise. Après le néolibéralisme dans les années 1990, un mouvement qui a perdu de son élan depuis la dernière crise financière, voici surgir le spectre du conservatisme. S’étant tenue très discrète depuis la Révolution tranquille, l’idéologie conservatrice serait aujourd’hui en voie de réhabilitation. Il ne s’agit pas ici de cette droite économique qui s’affaire à sauver, sous une forme renouvelée, ce qui reste de la doctrine néolibérale, mais bien de ce mouvement politique traditionnel prônant des valeurs sociales et des principes politiques qui regardent en direction du passé. Si son action ne se manifeste pas encore en pleine lumière, le danger que représente ce mouvement n’en est toutefois pas moins réel, selon la gauche culturelle.
Dans le présent essai, je souhaite contester cette lecture. La principale menace qui pèse sur les idéaux progressistes à notre époque au Québec n’est pas le conservatisme, pas plus d’ailleurs que le néolibéralisme, qui n’a jamais été une menace jusqu’ici, pour des raisons différentes. L’influence de l’idéologie conservatrice demeure encore négligeable au Québec et, au regard de la domination sans bornes exercée par le libéralisme, on imagine mal comment celle-ci pourrait devenir une force politique sérieuse, aussi sérieuse qu’à l’époque de la grande noirceur duplessiste, dont on appréhende aujourd’hui le retour. La gauche culturelle s’illusionne en voyant dans le conservatisme un adversaire politique redoutable. Et son illusion témoigne de l’état de confusion et de désorientation dans laquelle elle se trouve actuellement.
J’entends défendre ici l’idée que la gauche peut même trouver dans le conservatisme, plus précisément dans le conservatisme intellectuel, une précieuse ressource pour défendre ses idéaux. Elle pourra également trouver dans cette posture, une ressource pour combattre ce qui continue d’être le véritable obstacle à la réalisation de ces derniers, une menace que la gauche culturelle, obnubilée par la vue de ce conservatisme latent, semble avoir malheureusement perdue de vue, puisqu’elle est incapable de saisir la véritable nature de cette menace.
LE CONSERVATISME INTELLECTUEL
Du point de vue intellectuel, le conservatisme défend l’idée que «la tradition de pensée occidentale constitue toujours une ressource intellectuelle inestimable[1]». J’admets par là que les idées développées par les penseurs ayant marqué la tradition occidentale, quelle qu’ait été leur orientation politique ou idéologique, tels Platon, Augustin, La Boétie, Hegel, Proudhon et, plus près de nous, Carl Schmitt, Hans Jonas, Gramsci et Robert Nozick, restent largement actuelles. Les questions fondamentales qu’ont examinées ces penseurs, telles les questions liées aux origines de la société, à la répartition du pouvoir ou au sens à donner à l’idéal de liberté ou d’égalité, pour ne nommer que celles-là, sont des questions qui continuent d’animer la pensée politique contemporaine. Mais plus fondamentalement, les grandes thèses qu’ils ont élaborées en guise de réponses à ces questions essentielles continuent d’habiter la réflexion politique à notre époque. Ce sont des réponses que nous, contemporains, pourrions nous-mêmes formuler, moyennant, cela va de soi, une adaptation au contexte intellectuel, social ou politique qui est le nôtre. En ce sens, ces pensées ne sont pas « dépassées », puisqu’elles constituent encore aujourd’hui de précieuses ressources intellectuelles permettant d’analyser le monde, en vue de saisir les structures qui assurent sa cohésion, mais surtout, du point de vue de l’action militante progressiste, de bien saisir les forces politiques en présence et de concevoir des stratégies politiques pour y faire face.
Il ne s’agit pas de vénérer dévotement la tradition et d’élever tout ce qui se rattache au passé en autorité indiscutable – à l’instar de certains conservateurs traditionalistes –, mais de reconnaître que les grandes pensées philosophiques de la tradition occidentale fournissent de précieuses ressources intellectuelles dont il serait absurde de se priver, comme le fait la gauche culturelle actuelle au nom de la défense d’idéaux dits « progressistes ». Conservatisme et gauche politique ne sont pas incompatibles.
GAUCHE CULTURELLE ET LIBÉRALISME DE TENDANCE INDIVIDUALISTE
L’apparition récente du conservatisme sur l’écran radar politique de la gauche culturelle est révélatrice, selon moi, de l’évolution récente d’une bonne partie des forces progressistes. Deux dynamiques ont marqué cette évolution.
D’abord, à partir des années 1970, une bonne partie de la gauche, et en particulier celle qui allait former la gauche culturelle, s’est laissée séduire par l’esprit du postmodernisme, alors que le reste de la gauche, souvent plus traditionnelle, voire plus radicale, y est restée insensible. L’influence de ce mouvement de pensée éclectique s’est triplement fait sentir à gauche. Premièrement, inspirée par l’opposition systématique manifestée par ce mouvement de pensée à l’égard de tout « grand récit », la gauche culturelle allait de plus en plus abandonner l’idée que son action politique devait servir à construire un monde nouveau, une société nouvelle, sur le modèle de l’utopie. Le monde meilleur à venir ne viendra pas, puisque c’est le monde actuel qu’il s’agit de rendre meilleur. L’action militante de la gauche culturelle se décline de plus en plus dans un horizon temporel non plus marqué par l’attente et la projection dans l’avenir, mais par le présent, voire la quotidienneté. Deuxièmement, la gauche culturelle a intégré la conception du monde pluraliste postmoderne. Sur le mode de la célébration, la gauche culturelle souscrit à l’idée que la société postmoderne est marquée au sceau de la diversité, de la différence, de l’hybridité, qu’elle consisterait, selon les formules à la mode, en un corps déterritorialisé, en un assemblage informe de réseaux de flux et d’identités multiples. Or, pareille conception marque une profonde rupture avec celle qui avait jusque-là prévalu au sein de ce mouvement et qui reposait sur la reconnaissance, à l’intérieur du corps social – de même que échelle plus grande, à l’échelle internationale –, d’une scission originaire entre deux camps, soit les dominants et les dominés, la classe bourgeoise et la classe prolétarienne, les exploitants et les exploités. Toute l’action militante de la gauche avait jusque-là eu pour but d’effacer cette ligne de partage fondée sur l’exploitation.
Troisièmement, sous l’impulsion du postmodernisme, la gauche culturelle s’est laissé séduire par l’idée d’une répudiation systématique de tout ce qui se rattache à la tradition occidentale. Cette idée, assurément l’une des plus représentatives du mouvement de pensée postmoderne, repose sur la conviction que ce que d’aucuns considèrent comme l’une des plus grandes catastrophes qu’ait connues l’humanité, le régime nazi, a son source dans la pensée occidentale et, en particulier, dans cette forme de pensée qui en constitue l’achèvement ou l’aboutissement, à savoir la rationalité occidentale. Aussi la gauche culturelle a-t-elle conduite à rejeter en bloc tout ce qui appartient à cette tradition ou, à tout le moins, à manifester la plus grande suspicion à l’égard de toute pensée ou de toute idée issue de cette tradition. Par association, à la différence des gauches traditionnelles, elle a eu tendance à craindre davantage une idéologie qui met au premier plan la défense de la tradition et du passé.
Une telle attitude à l’égard du passé n’est pas nouvelle dans la pensée de gauche, car elle était déjà présente, par exemple, dans le communisme marxiste, dans l’anarchisme mutualiste proudhonien ou le socialisme libertaire de Bakounine. Pensons seulement à l’Internationale et aux paroles que cet hymne contient : « Du passé faisons table rase. » Ce qui est cependant nouveau est l’introduction de cette idée dans le programme politique de la gauche culturelle. Jusqu’ici, faire table rase du passé avait toujours été considéré comme une étape nécessaire dans l’édification de la nouvelle société. Dans la gauche culturelle, ce rejet, qui se présente sous la forme d’une « déconstruction », ne constitue plus une étape, mais devient une fin en soi, dans la mesure où cette démarche n’apparaît plus que très faiblement liée à une volonté d’ériger une nouvelle société sur les décombres de la tradition. On rejette la tradition parce qu’elle est la tradition. Ayant abandonné le modèle de l’utopie pour penser son action et souscrivant à un certain relativisme qui s’alimente à une conception pluraliste du monde, la gauche culturelle ne veut en réalité contribuer à aucune tradition, parce qu’elle se conforte à l’idée que toute tradition, quelle qu’elle soit, est par nature opprimante.
Ensuite, sur un plan plus politique que théorique, nous avons assisté à un rapprochement de la gauche culturelle avec le libéralisme de tendance individualiste. L’idéologie libérale a été tout au long du XXe siècle de même qu’au siècle précédent l’un des plus importants repoussoirs de la gauche – rappelons-nous les termes virulents employés par Pierre-Joseph Proudhon pour la décrire dans son manifeste de 1840, Qu’est-ce que la propriété ? –, mais elle apparaît aujourd’hui sous un jour radicalement nouveau. Force est de constater que la gauche culturelle s’affiche aujourd’hui comme le principal compagnon de route du libéralisme individualiste. Le début du rapprochement remonte aux années 1960, à l’époque de la lutte pour les droits civiques, et l’effondrement du socialisme est-européen au début des années 1990a eu pour effet d’accentuer le mouvement. Ainsi, la place occupée par la gauche culturelle sur l’axe gauche-droite n’a jamais été aussi proche que maintenant du centre de gravité du champ idéologique occupé par le libéralisme triomphant. Ce n’est pas le centre de gravité qui s’est déplacé vers la gauche – nos sociétés ne sont pas devenus plus progressistes –, mais plutôt la gauche culturelle qui s’est rapprochée du centre.
Dans la pratique, ce rapprochement avec l’idéologie libérale, joint à l’influence des idées d’inspiration postmodernes, se traduit dans la gauche culturelle par une action militante désormais principalement axée sur la lutte contre les discriminations dont sont victimes les minorités. C’est en effet sous la forme d’un combat contre le racisme, l’homophobie, le sexisme, l’antisémitisme, que se manifeste le militantisme de la gauche culturelle à notre époque, en d’autres mots, sous la forme d’une combat contre l’« oppression » exercée sur les minorités par la majorité, généralement considérée comme trop peu accommodante à l’égard de la diversité[2]. L’affaire des accommodements raisonnables qui a éclaté en 2007 au Québec nous a amplement donné l’occasion de voir cette gauche culturelle à l’œuvre.
Le problème avec ce combat pour la diversité est qu’il s’est fait au prix d’un abandon de la lutte plus traditionnelle contre les inégalités économiques. Alors qu’elle a constitué le principal cheval de bataille de la gauche, et ce depuis son apparition comme force politique à la fin du XVIIIe siècle, cette question n’occupe aujourd’hui plus qu’une place négligeable dans le programme politique de la gauche culturelle. Le combat est aujourd’hui mené en faveur de la diversité, enjeu qu’elle estime plus pressant, puisqu’il a été jusqu’ici largement laissé de côté par la gauche traditionnelle. Il ne s’agit pas de nier que les discriminations dont sont victimes certaines minorités ne sont pas des formes d’injustice contre lesquelles il est légitime de s’élever. Toutefois, toute politique de gauche ne saurait se réduire à cela. La question des inégalités économiques n’a rien perdu de son actualité, bien au contraire. Car, même si dans l’ensemble, nous avons pu constater une diminution des inégalités économiques au cours du siècle dernier partout en Occident, dans les pays où ont réussi à s’imposer un État-providence et un mouvement syndical fort, depuis le dernier quart du siècle passé, nous observons actuellement un accroissement inquiétant de celles-ci. Par exemple, de 1976 à 2006, au Québec, la part des revenus totaux allant aux 30 % de familles les plus riches est passée de 53 % à 59 %, alors que la part dévolue aux 30 % de familles les plus pauvres a baissé de 10 %[3]. Selon Statistique Canada, le revenu moyen des familles au Canada faisant partie des 10 % les plus fortunées a augmenté de 22 % de 1989 à 2004, alors qu’il a diminué de 11 % parmi les familles faisant partie des 10 % les moins fortunées[4]. Durant la même période, le revenu moyen après impôt des familles les plus riches a augmenté de 24 % alors que celui des familles les plus pauvres a baissé de 8 %. En 1998, le salaire des dirigeants des 100 plus grandes entreprises canadiennes était 104 fois plus élevé que le revenu moyen des travailleurs au Canada; en 2008, cet écart grimpait à 174 fois[5]. On pourrait multiplier ici les exemples. Les inégalités économiques vont en augmentant dans nos sociétés, et pendant ce temps la gauche culturelle persiste à défendre la diversité.
DE LA TRADITION DE LA PENSÉE OCCIDENTALE AU SERVICE DES IDÉAUX DE GAUCHE
Comment expliquer cela ? Excluons d’emblée la possibilité que ce rapprochement avec le libéralisme, comme aiment à le penser certains libéraux, soit l’aveu d’une sorte d’échec de la part de la gauche, à la suite de l’effondrement des régimes socialistes est-européens. Comme si à la suite de la chute du mur de Berlin, une partie de la gauche était revenue à la raison et avait pris conscience que tout ce qui lui restait à faire était d’embrasser l’idéologie libérale triomphante. Or, la chute du Mur ne saurait constituer une preuve de l’obsolescence des idées de gauche en général, pas plus, pour illustrer cela, que la chute de la république de Weimar n’avait signifié, en son temps, l’échec définitif du libéralisme. Cet événement signifie uniquement l’échec d’une forme particulière de régime politique d’inspiration socialiste.
Il est certain qu’un tel rapprochement a pu être rendu plus aisé par l’influence exercée par les idées postmodernes sur la gauche culturelle. Car sur le plan idéologique, le mouvement postmoderne s’abreuve bien à la même conception du monde qui est au cœur du libéralisme individualiste et dont les principales caractéristiques sont une exaltation de la liberté individuelle, la primauté de l’individu sur la collectivité, une méfiance à l’égard de toute autorité politique ou toute tradition, et une certaine suprématie du droit en tant que garante des droits naturels. De fait, depuis qu’elle a abandonné l’idée d’utopie, qu’elle a adhéré à cette conception pluraliste du monde et à la pensée déconstructiviste postmoderne, la gauche culturelle a perdu ses repères. S’étant détournée des grandes œuvres de pensées politique de la tradition occidentale, y compris les grandes œuvres classiques de la gauche – quelle place occupent encore par exemple les idées de Proudhon, de Kropotkine, de Fourier, d’Owen, de Gramsci ou de Jaurès dans la pensée politique de la gauche culturelle d’aujourd’hui ? –, la gauche culturelle semble intellectuellement incapable de résister à l’attraction exercée par l’idéologie hégémonique, étant dépourvue de pensée bien à elle. Aussi, a-t-elle de plus en plus adopté, tout naturellement, certains schèmes de pensée et certains réflexes idéologiques propres au libéralisme individualiste. Cela se laisse voir, d’une part, par l’intérêt qu’elle montre pour les questions liées à la diversité, qui sont considérées comme plutôt secondaires par la gauche plus traditionnelle. De telles questions occupent, depuis les années 1960, une place centrale au sein du programme politique libéral en ce qu’elles se rapportent à la protection des droits individuels, que viennent consacrer les sacro-saintes chartes des droits et libertés. En revanche, les questions qui ont rapport aux inégalités économiques sont reléguées au second plan dans le libéralisme. Est-il nécessaire de rappeler que la gauche est précisément née à la fin du XVIIIe siècle d’une rupture avec le courant politique qui allait donner naissance au libéralisme, par suite d’un désaccord majeur sur l’importance à accorder à la question des inégalités économiques et sur les moyens à mettre en œuvre pour instituer l’égalité. Le libéralisme défendait et défend toujours une conception « formelle » de cet idéal, alors que la gauche met en avant une conception « concrète » qui, sous sa forme la plus stricte, allait aboutir à l’égalitarisme ? En professant cet idéal de diversité, la gauche culturelle contribue ainsi à renforcer l’ordre libéral contemporain et la conception du monde qui lui est associé.
Par ailleurs, on ne peut manquer de voir que c’est bien l’influence de la doctrine libérale sur la gauche culturelle qui explique en bonne partie l’attention qu’accorde aujourd’hui cette dernière à l’idéologie conservatrice. Cela témoigne, comme je l’ai souligné plus haut, d’une lecture qui surestime le danger véritable que représente cette idéologie dans le contexte idéologique actuel. Si le conservatisme était en voie de devenir une force politique majeure au Québec, il est évident qu'il serait alors impératif pour la gauche de faire barrage à cette idéologie, étant donné que le conservatisme défend des idéaux qui sont aux antipodes de ceux auxquels elle souscrit – pensons seulement à la question de l’égalité. Mais ce n’est pas le cas. Cependant, on peut aisément admettre que le conservatisme représente une menace potentielle non pas tant pour la gauche que pour le libéralisme dominant, car, dans l’ordre libéral actuel, au sein duquel la gauche traditionnelle, même révolutionnaire, ne représente plus une menace sérieuse, le seul véritable ennemi de cet ordre libéral demeure le conservatisme, à tout le moins il est encore le seul à représenter un danger. L’influence des autres idéologies à notre époque est ou bien trop faible, comme dans le cas de l’anarchisme ou de l’écologisme, ou bien, déjà mise hors jeu, comme dans le cas du fascisme, pour qu’elle soit vraiment à craindre. Dans le contexte idéologique actuel, en concentrant ses attaques sur le conservatisme, la gauche culturelle se trouve en quelque sorte à prendre la place du libéralisme comme défenseur de l’ordre établi.
CONCLUSION
La gauche culturelle ne pourra pas encore longtemps continuer d’être le simple agent du libéralisme individualiste. Elle devra se ressaisir. Elle devra, selon moi, avoir d’abord une vision plus claire des rapports qu’elle entretient avec le libéralisme triomphant. Ce qui ne sera possible que si elle renoue avec la tradition de la pensée occidentale. L’idéaliste que je suis aime à penser que les processus qui ont été à l’œuvre – à une échelle certes beaucoup plus vaste dans l’imaginaire européen –il y a quelque cinq cents ans, soit à l’époque de la Renaissance, puissent refaire surface à notre époque au sein de la gauche et amener une nouvelle réappropriation du passé. C’est un tel espoir qui m’anime dans le présent plaidoyer en faveur d’une gauche conservatrice.
Danic PARENTEAU*
NOTES
*Danic Parenteau est professeur de philosophie et de science politique au Collège militaire royal de Saint-Jean.
[1] Étant donné le cadre dans lequel s’inscrit cet article, la question de l’articulation de cette dimension du conservatisme avec la force politique du même nom ne sera pas abordée ici.
[2] On ne peut par ailleurs manquer de souligner que ce nouveau combat de la gauche culturelle représente ironiquement un renversement complet du schème de pensée traditionnel de la gauche. En effet, alors que la gauche s’était jusque-là regardée comme le porte-parole de la majorité exploitée (celle des travailleurs ou des paysans) par une minorité dominante (la bourgeoisie), la principale action militante de la gauche culturelle à notre époque consiste plutôt à défendre les minorités (sous une forme plurielle) contre la majorité.
[5] http://www.policyalternatives.ca/sites/default/files/uploads/publications/reports/docs/SoftLandingRecessionandCEOs0.pdf